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M. Hassad expose devant le Conseil de gouvernement les grandes lignes du Plan d’action pour la mise en œuvre de la vision stratégique de la réforme du système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique

M. Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a présenté, jeudi dernier devant le Conseil de gouvernement, les grandes lignes du Plan d’action pour la mise en œuvre de la vision stratégique de la réforme du système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.
Dans un communiqué lu lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la Société civile, Porte-parole du gouvernement, M. Mustapha El Khalfi, a indiqué que le Conseil s’est arrêté sur un important exposé relatif au projet et plan d’action du secteur de l’éducation nationale, de la formation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ajoutant que M. Hassad a précisé que ce Plan s’appuie sur trois référentiels, à savoir les Hautes Instructions Royales, la Vision stratégique de la réforme 2015-2021 et le programme gouvernemental 2016-2021.

Concernant le secteur de l’éducation nationale, M. Hassad a souligné qu’il existait plusieurs indicateurs permettant d’établir un diagnostic de la situation actuelle, mais qu’il avait sélectionné deux d’entre eux, à savoir le taux de redoublement et le taux d’abandon scolaire.
Le ministre a expliqué que ces deux indicateurs révèlent une situation préoccupante qui nécessite une mobilisation nationale et l’adhésion des différents acteurs, ajoutant que cette situation exige également de faire preuve de fermeté et de détermination dans la mise en œuvre d’un plan national détaillé et précis qui s’articule autour du champ d’action stratégique et organisationnel.
M. Hassad a indiqué que ce champ stratégique et organisationnel focalise sur les aspects stratégiques à même d’améliorer la performance et l’espace des établissements scolaires en tant que point de départ et d’arrivée de toute réforme éducative, notant que le champ stratégique et organisationnel s’appuie sur quatre déterminants essentiels, à savoir le modèle pédagogique, l’aspect organisationnel, la planification scolaire et la gouvernance.
S’agissant du préscolaire, le ministre a indiqué que l’objectif est de généraliser le préscolaire à l’ensemble des enfants âgés de 4 ans sur dix ans à l’horizon 2027 et ce, via un partenariat avec la société civile et l’appui central de l’Etat.
Au niveau de l’éducation primaire, M. Hassad a précisé que l’objectif fixé est d’améliorer les compétences de base des élèves à travers la prise de plusieurs mesures, à savoir notamment le développement de l’apprentissage des langues arabe et française, l’intégration de l’apprentissage de la langue française en première année du primaire grâce à une méthodologie d’enseignement oral et la réduction du nombre d’élèves dans les classes pour atteindre, à la fin du plan, 30 élèves en première et deuxième années et 34 dans les autres niveaux.
Le ministre a affirmé qu’il faudrait procéder par la suite, à une révision complète du manuel scolaire et à la publication du nouveau manuel pour le premier, le troisième et le cinquième niveaux du cycle primaire durant la rentrée scolaire 2018-2019, puis pour le second, le quatrième et le sixième niveaux du cycle primaire l’année suivante.
Quant à l’enseignement secondaire préparatoire, M. Hassad a relevé que le plan vise à renforcer et développer les acquis linguistiques des élèves et à encourager leur ouverture sur les métiers et les sciences à travers la prise de plusieurs mesures, dont notamment la poursuite du renforcement des capacités de lecture en langue arabe durant 3 ans, le développement de l’enseignement de la langue française et la généralisation de l’approche opérationnelle aux premier, deuxième et troisième niveaux de l’enseignement secondaire préparatoire, l’intégration de l’enseignement de la langue anglaise de manière progressive pour couvrir tous les niveaux, le développement des acquis linguistiques à travers l’intégration de l’usage de termes en français en mathématiques, sciences physiques et sciences de la vie et de la terre, ainsi que la publication progressive du nouveau manuel scolaire pour chaque niveau et ce, à partir de l’année scolaire 2019-2020.
Concernant l’enseignement secondaire qualifiant, le ministre a indiqué que le plan vise à renforcer les capacités linguistiques et scientifiques des élèves, faciliter leur passage vers l’enseignement supérieur et leur intégration dans le monde du travail à travers la poursuite de la diversification de l’offre du baccalauréat professionnel pour atteindre un taux de 10% de l’ensemble des élèves dans 4 ans, généraliser la création de parcours professionnels au sein des lycées techniques, élargir l’offre des filières internationales sur une durée de 3 ans pour englober 30% des élèves de l’ensemble des lycées qualifiants, réduire le nombre de filières du baccalauréat, diversifier les parcours professionnels adaptés au marché du travail et publier un nouveau manuel scolaire de manière graduelle pour chaque niveau à partir de la rentrée scolaire 2019-2020.
De plus, M. Hassad a fait observer que l’action à mener au niveau pédagogique requiert le déploiement d’un effort essentiel au niveau de l’organisation, de la planification et de la gouvernance, soulignant, à cet égard, qu’il est indispensable de développer et instituer la contractualisation, consolider la décentralisation, développer le système d’observation des besoins des établissements scolaires (inscription des nouveaux élèves, début anticipé des cours), renforcer le soutien social en révisant les critères de ciblage, améliorer les conditions de restauration scolaire et de logement dans les internats et adopter une politique de planification pluriannuelle cohérente.
En matière de gouvernance, M. Hassad a mis l’accent sur la nécessité de restaurer l’ordre et la discipline dans tous les niveaux du système de l’éducation et de la formation, mettre fin à l’absentéisme des élèves, optimiser la mobilisation des cadres d’éducation et appliquer fermement les lois et règlements relatifs à l’espace éducatif et son environnement, tout en garantissant le temps scolaire en luttant contre l’absentéisme injustifié et la publication des noms des absentéistes.
Concernant les établissements scolaires, le ministre a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer à la promotion de ces établissements à travers 5 composantes essentielles, à savoir les espaces et les équipements, l’élève, l’enseignant, l’administration éducative et les parents et tuteurs d’élèves, soulignant que cela requiert l’amélioration des conditions d’accueil et de scolarisation des élèves filles et garçons à travers la mise à niveau des établissements en accélérant l’abandon des constructions préfabriquées et des installations inutilisées et abandonnées.
Dans le cadre de ce plan, le ministre a rappelé l’objectif d’extension de l’offre scolaire à travers la création de 55 établissements dont 26 en milieu rural, l’agrandissement de 1.948 salles de classe durant l’année scolaire 2017-2018, la création de 250 établissements dont 100 écoles communautaires en milieu rural au titre de la rentrée scolaire 2018-2019 et la création de 100 écoles communautaires au titre de chaque rentrée scolaire en vue d’atteindre le nombre de 1.000 écoles.
Sur le plan du secteur de la formation professionnelle, M. Hassad a indiqué que le nombre de stagiaires a atteint plus de 449.000 bénéficiaires dans le secteur public, 74.000 dans le secteur privé, 4.535 au sein des associations et 4.135 au sein dans les entreprises et ce, au sein d’un vaste tissu d’établissements de formation, couvrant 341 centres dans le cadre de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), 403 centres sous la tutelle d’autres départements gouvernementaux et 1.200 centres relevant du secteur privé agréé ou autorisé.
Le ministre a rappelé, par ailleurs, que le nombre des diplômés du secteur de la formation professionnelle a atteint près de 316.000 lauréats au cours de l’année 2015-2016, dont 71 % ont bénéficié de la formation au sein de l’OFPPT, relevant que le taux d’intégration de ces lauréats a atteint 80 %.
Le ministre a souligné que le contrat programme conclu entre l’Etat et l’OFPPT pour la période 2016-2021 prévoit la création de 120 nouveaux établissements de formation au rythme de 24 établissements par an, l’augmentation de la capacité d’accueil à 668.000 sièges, l’augmentation du nombre des élèves en baccalauréat professionnel à 150.000 élèves et l’augmentation du nombre des stagiaires en formation par alternance de 60% à l’horizon de 2021 pour atteindre 1,7 million de lauréats à cette date.
M. Hassad a affirmé que ledit programme vise à améliorer la qualité de la formation professionnelle, à réaliser la complémentarité entre les différentes composantes du système de l’enseignement et à créer des passerelles entre les quatre principaux cycles de la formation professionnelle et des passerelles entre la formation professionnelle et l’enseignement supérieur notamment celles relatives à la licence professionnelle, ajoutant que parmi les mesures proposées figurent l’abolition du quota, l’ouverture des concours d’accès aux grandes écoles aux lauréats les plus méritants et le soutien de la formation portant sur la création des entreprises.
S’agissant de la formation supérieure et de la recherche scientifique, le ministre a relevé que le nombre des étudiants inscrits avoisine 838.000 étudiants, dont 670.000 dans les institutions à accès libre et 96.239 dans les institutions à accès restreint, notant que près de 33% des jeunes en âge de suivre des études universitaires sont inscrits à l’université et que ce taux avoisinera les 45% à la rentrée scolaire de 2021-2022.
M. Hassad a également abordé les défis qu’il convient de relever, à savoir notamment la surpopulation, le déficit d’enseignants, les services sociaux, ainsi que la qualité de la formation et son adéquation avec les besoins de l’environnement socio-économique.
Dans ce cadre, le ministre a noté que le nombre global des boursiers a atteint 340.000 bénéficiaires au cours de l’année scolaire 2016-2017, en hausse de 5% par rapport à l’année précédente, tandis que celui des bénéficiaires de l’hébergement s’est élevé à 60.949 étudiants durant la même année, en progression de 9% par rapport à l’année précédente. Le ministre a indiqué, en outre, que le nombre de repas servis dans les restaurants universitaires s’est élevé à 8.759.000 repas, soit une augmentation de 10 % durant la même période.
D’autre part, M. Hassad a révélé que le nombre des bénéficiaires d’une couverture médicale n’a pas dépassé 28.679 étudiants, soit 10% du nombre prévu par le gouvernement (280.000 bénéficiaires), précisant que le programme d’action de ce secteur prévoit d’améliorer les conditions d’accueil et d’apprentissage dans l’enseignement supérieur, à travers la valorisation des espaces publics et des installations médicales et sportives dans les universités et le cités universitaires, le parachèvement de l’équipement des salles de classe et des laboratoires en bureaux et outils didactiques, l’extension de six cités universitaires en vue d’élargir leur capacité d’accueil de 4960 lits, la construction de six nouvelles cités universitaires d’une capacité globale d’accueil de 8.200 lits et l’édification de 9 résidences universitaires privées d’une capacité de 7.000 lits et de 7 restaurants universitaires.
Par ailleurs, le ministre a rappelé que le programme d’action prévoit également des mesures juridiques en vue d’augmenter le nombre des étudiants bénéficiaires de la couverture médicale, de généraliser la bourse à l’ensemble des doctorants, de porter le taux des étudiants en master bénéficiaires de la bourse à 90 % et de s’appuyer sur les ressources des Régions pour généraliser la bourse au reste des étudiants en licence qui la méritent.
En vue d’améliorer le rendement de l’enseignement supérieur et l’employabilité, le ministre a annoncé la mise en place d’un mécanisme pour assurer les suivi des lauréats au niveau de chaque université et l’augmentation du nombre des étudiant inscrits dans des branches à fort taux d’emploi au sein des établissements à accès libre, pour atteindre 10% des étudiants inscrits.
Pour améliorer le taux d’encadrement pédagogique de manière à satisfaire aux exigences de la qualité, M. Hassad a souligné la nécessité de réviser les mécanismes et procédures de recrutement pour garantir davantage de transparence et d’égalité des chances, de mettre en place de procédures de contractualisation avec les enseignants en situation de mise à la disposition (400 enseignants) et la valorisation des parcours de recrutement des compétences marocaines et étrangères et la poursuite de l’activation de la contractualisation avec les étudiants médecins à raison de 300 par an.
M. Hassad a indiqué, d’autre part, que parmi les objectifs du plan d’action figurent la consolidation de la réforme pédagogique, la mise en place de passerelles entre les différentes composantes du système de l’enseignement supérieur, l’actualisation et le développement de l’arsenal juridique régissant ce système, l’élaboration d’une carte universitaire nationale pluriannuelle et prévisionnelle, l’amélioration de la gouvernance et de la qualité de l’enseignement supérieur privé, l’institution d’un système national pour garantir la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’amélioration de la coordination entre les composantes du système de la recherche scientifique et de l’innovation et la garantie de leur efficacité.

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