Lors de la journée d’étude organisée à l’Institut Royal de la Culture Amazighe : M. Laenser appelle à la création d’une instance pour accompagner la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe

M. Mohand Laenser, Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire, Il appelé à l’ouvertured’un large débat sur les projets de lois organiques relatives à la question amazighe avant leur soumission au débat ausein du Parlement, mettant l’accent sur la nécessité de mettre en place une instance pour accompagner la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe dans les domaines prioritaires.
Dans une allocution prononcée jeudi dernier au cours de la journée d’étude organisée par l’Institut Royal de la Culture Amazighe sous le thème « acquis, insuffisances et perspectives » pour célébrer le 5ème anniversaire de la constitution nalisation de la langue amazighe comme langue officielle aux côtés de la langue arabe, M. Laenser a attribué le retard pris dans l’adoption de ces deux projets de lois organiques à la difficulté de convenir d’un mécanisme pour élaborer ces textes juridiques relatives à la langue amazighe.
Dans ce sens, M. Laenser a précisé que les partis de la majorité ont convenu de n’accepter aucune proposition de loi qui serait présentée par n’importe quel parti eu égard au fait que cette question de devrait pas faire l’objet de surenchères, mais plutôt l’objet d’un consensus. A cet égard, M. Laenser a rappelé qu’une tendance a appelé à soumettre ce dossier à l’institution royale à travers la composition d’une commission royale qui devait veiller sur l’élaboration des deux projets de lois organiques susmentionnées.
S’agissant du projet de loi organique publiée récemment par le Secrétariat général du gouvernement, M. Laenser a soulignéque ce projet de loi organique a été bien rédigé, mais qu’il ne l’avait pas encore examiné dans le détail, appelant à la nécessité de le soumettreà un large débat avant sa soumission au Parlement. M. Laenser a précisé, à cet égard, qu’il serait difficile en tout casde discuter et d’approuver ce projet de loiau Parlement durant les deux mois restants du mandat du gouvernement et du parlement.
Par ailleurs, M. Laenser a passé en revue certaines pratiques qui tentent d’opposer les langues étrangères à la langue arabe tout en ignorant la langueamazighe, qui est en retraite en dépit du fait qu’elle est une langue officielle.
D’autre part, M. Laenser a appelé à la nécessité de préserver les acquis capitalisés par la langue amazighe, saluant le travail qui a été accompli par l’Institut Royal de la Culture Amazighe, tout enmettant en garde en même temps contre certaines positions qui appellent à se rétracter par rapport à ces acquis,à la tête desquels se trouve l’alphabet “tifinagh”.
De même, M. Laenser a mis l’accent surla nécessité de dépasser la situation de blocage en cours afin d’accélérer la cadence d’enseignement de la langue amazighe dans les écoles publiques et à parachever les dispositions des cahiers des charges des chaînes audiovisuelles publiques afin de garantir une intégration efficace de langue amazighe dans le domaine des médias audio-visuels.
En outre, M. Laenser a exhorté l’Institut Royal de la Culture Amazighe à s’ouvrir surl’ensemble des citoyens, afin qu’ils puissentaccompagner le travail accompli par l’Institut et se familiariser avec la langue amazighe standardisée et l’alphabet “Tifinagh”, exprimantle vœuque cette langue devienne dans un proche futur la langue de tous les Marocains.
Il est à noter que cette journée d’étude, qui a enregistré la participation de représentants dedépartements ministériels,d’acteurs associatifs et des droits humains et desacadémiciens, a été marquée par la focalisationde la majeure partie des interventions sur la nécessité d’ouvrir un débat public sur les deux projets de lois organiques relatifs à la langueamazighe avant leur soumission au Parlement pour approbation.