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La situation de « blocage » est la résultante de consultations dominées par la logique consistant à “combler le vide”Le Maroc a besoin d’un gouvernement harmonieux, efficace et doté d’un programme

Mohamed Mechehouri

Afin de saisir les vraies raisons de la situation de « blocage » que connait le processus de formation du nouveau gouvernement après le scrutin du 07 octobre dernier, il s’avère nécessaire de revenir un peu en arrière et d’essayer de se rappeler la probable crise politique que la première compositiondu gouvernement de M. AbdelillahBenkiranallait traverser après que lenouveau Secrétaire général à l’époquedu Parti de l’Istiqlal avait intimé aux ministres de son parti de démissionner duditgouvernement. Ce qui avait nécessité à l’époque de recourir au parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) en vue de remplacerle Parti de l’Istiqlalet ce, en dépit des tensionsqui avaient caractérisé la relation du RNI avec le Parti de la Justice et duDéveloppement (PJD) et qui avaient dépassées toutes les règles de courtoisie qui doivent régir les relations entre les protagonistespolitiques.

L’évocation de cet incident qui avait risqué de faire capoterle premier gouvernement d’après la constitution en 2011 est dicté par la nécessité de relire les positions des partis formant la coalition du gouvernement sortant, au premier rang desquels le parti du Mouvement Populaire qui a pris l’initiative, partant de son esprit de patriotisme et du soucid’assurer la réussite de la première expérience gouvernementale après le nouveau pacte constitutionnel, de participer à ce gouvernement et ce, malgré l’injustice dont il fait l’objeten termes du nombre de portefeuilles ministériels qui ont été confiés à ses ministres comparativement à ceux cédés à un autre parti qui a obtenu moins de sièges à la Chambre des Représentants.
La position du Mouvement Populaire et son respectde la Charte de la majorité, en dépit de tous les obstacles et des déclarations « privilégiant »l’un des partis composant la majorité sur l’autre, ont constitué une leçon éloquente et proactive concernantl’appui de la pratique politique en matière de gestion des affaires publiques sur les programmes et l’engagement plutôt que sur la logique arithmétique ou la logique de la complaisance. Le Mouvement Populaire est resté fidèle à ses engagements jusqu’à la fin du mandat gouvernemental.
Ce rappel était nécessaire pour comprendre l’actuelle situation de « blocage », que certains médias tentent de réduire en une simple divergencedes positions du Chef du gouvernementnommé et d’Aziz Akhannouch, le nouveau président du Rassemblement National des Indépendants. Ce qui est réducteur et simplificateur des autres composantes du paysage politique nationalet porte préjudice aumultipartisme qui constitue la soupape de sécurité du choix démocratique.
Nous devons comprendre que quels que soient les résultats obtenus par chacun des partis lors des élections législatives du 07 octobre dernier, ces résultats ne garantissent pas la majorité absolue à n’importe quel parti, eu égard notamment à la prise en compte du taux de participation et du nombre de personnes en âge de voter et qui n’ont pas été enregistrés sur les listes électorales. De ce fait,la démarche adoptée par le Chef du gouvernement nommé a omis le chancellement qui a caractérisé le gouvernement sortant et auquel a principalement contribué le parti qui bénéficie désormais d’un traitement préférentiel. Ladite démarche s’est appuyée également sur la logique arithmétique, considérant que les autres partis ne sont qu’uncomplément arithmétique. Ce qui ne peut être tolérée par des partis qui se respectent comme le Mouvement Populaire.
Les consultations devaient plutôt de tirer profit de l’expérience passée et placer à leur centre la discussion de programmes réalistes et réalisables et la mise en convergence des référentiels, en vue d’aboutir à une composition gouvernementale harmonieuse,efficace et capable d’assumer les missions et de relever les défis évoqués par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans Son discours prononcé à partir de Dakar à l’occasion du 41èmeanniversaire de la Marche verte.
La sortie de la situation de « blocage » nécessite impérativementd’emprunter la voie de la sagesse et la circonspectionpolitique,de respecter tous les protagonistes politiques, de s’éloigner de toute personnification du débat politique et de ressusciter des expressions péjoratives qui remontent à un passé avec lequel nous avons rompu pour qualifier des partis qui ont leur positionet leur influence au sein de la société et d’arrêter d’essayer de faire endosser les raisons du « blocage » à d’autres parties qui n’ont aucune relation avecles affaires partisanes.
De ce fait, le Maroc, en tant qu’édifice fondé sur des valeurs et des constantes profondément ancrées, a besoin d’un gouvernement qui soit digne de lui. Cela ne peut être réalisé qu’à travers l’exercice d’une nouvelle politique fondée sur les programmes et la cohérence de l’équipe en charge de la gestion des affaires publiqueset loin du jeu consistant à combler le vide de n’importe quelle manière et par n’importe qui.

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